- Vous êtes virée ! Allez ouste ! Zou ! Du balai !
– Et je peux savoir quelles sont les motifs de mon licenciement ?
– C’est pas assez clair pour vous ? Je vous ai dit vendredi soir que je n’étais pas satisfait de vos performances.
– Oui, vous me l’avez dit sur le pas de la porte, alors que je m’apprêtais à partir. Là, il est neuf heures et deux minutes lundi matin…
– Je vais appeler l’agence de placement immédiatement et les informer de votre incapacité
– C’est ça, c’est ça… et dites-leur bien que vous recherchiez un expert-comptable et que mon dossier d’assistante ressources humaines vous avait parfaitement convenu !
– Oh et montez pas sur vos grands chevaux avec moi ! Je vous demande de partir maintenant car j’ai plein de travail, notamment vous trouver une remplaçante !
– Ahahah ! ça me rappelle comment vous m’aviez engagée, un lundi matin aussi, avec un commencement immédiat. Pouvez-vous être là dans une heure ? ahahah ma pauvre remplaçante !
– Je vous demande de sortir d’ici immédiatement !
– Oh, mais je m’en vais, je m’en vais avec plaisir même. En fait, j’attends neuf heures et demie, car alors ma journée me sera intégralement payée…
– Dans ce cas, finissez le rapport pour mon meeting avec les investisseurs mercredi
– Vous avez passé un sale week-end hein Monsieur ? Et bien, j’ai le plaisir de vous annoncer que votre semaine sera joviale également ! Allez, salut Monsieur ! Je vais passer les vingt minutes restantes à rigoler sur ma chaise en vous regardant tourner en rond comme une toupie…
Telle est la conversation que ma copine a eue avec son futur-ex-employeur. Elle me rapporte ces propos HILARE au téléphone. Il y a certains lundis matin où on se dit qu’on aurait mieux fait de rester au lit. Spécialement lorsqu’on se rend à son travail à reculons, quand on n’aime pas ce qu’on fait ou comme dans ce cas, quand l’agence de placement s’est mélangé les pinceaux…Mais de là à être hilare, y’avait un truc qui m’échappait !
« Attends, c’est pas fini ! » qu’elle me dit. Un petit vent de folie m’a poussée à aller travailler avec le sourire ce matin-là, un je-ne-sais-quoi qui me faisait dire que ma journée serait particulière. En même temps, se faire virer comme ça, même si c’est humiliant, m’a épargnée l’effort de résigner moi-même. De plus, je peux profiter des indemnités. Bref. En redescendant la rue à neuf heure trente-quatre, je me suis rendue compte que m’étais complètement fourvoyée. Je m’attendais à une journée particulière, mais pas du tout dans ce sens-là. Je me pose au café, histoire de me remettre les idées en place et de réfléchir à un plan d’action pour trouver un autre job dans les plus brefs délais. A ce moment-là, je suis bien tentée de me rendre à l’agence de placement et de secouer la nana comme un prunier, histoire de lui faire dire que c’est de sa faute à elle si je n’ai plus de boulot, que si elle ne s’était pas plantée de candidat, on n’en serait pas là et qu’elle est priée de me trouver un autre contrat immédiatement ! Mais l’agence se trouve à l’autre bout de la ville et cette petite incartade avec mon chef m’avait complètement vidée. Broyant du noir, pestant contre l’agence et mon ex-chef, je tente de me raisonner en me disant que c’est mieux ainsi. Je me remémore alors toutes les promesses verbales qui m’avaient été faites. Aucune n’a été tenue. Je tente de me rabibocher avec ma vieille fierté déchue, tout compte fait, vaut mieux être humilié deux minutes, plutôt que de me rendre tous les jours au bureau et me faire rabattre les oreilles. Je m’efforce d’un sourire qui retombe aussitôt…
Oh mierda ! lui dis-je au téléphone. Te voilà à nouveau sur le marché du travail, mais au moins t’es débarrassée de ce job !
Toujours hilare, elle me raconte la suite des évènements : C’est environ un quart d’heure plus tard, toujours au café, les yeux perdus dans ma tasse vide que mon téléphone sonne. Je ne connais pas ce numéro. J’hésite.. je décroche ou pas ? J’ai envie de parler à personne. J’imagine ma petite voix dans le répondeur disant « laissez-moi un message après le bip » mais il insiste le bougre. Je décroche et répond d’un « Allô !?! » agacé et menaçant. « Bonjour, je suis Monsieur Machin-Truc, excusez-moi de vous déranger vous avez deux minutes ? » De mon ton le moins chaleureux possible, mais piquée par la curiosité, je lui dis que « oui, j’ai deux minutes » et à la limite de la politesse lui demande ce qu’il veut. Il m’explique qu’il est chasseur de tête et qu’il a un job pour moi si je le souhaite…
Ma copine a eu un entretien dans l’heure avec le chasseur de tête en question et son client, le contrat était prêt à être signé, et toutes les promesses faites par téléphone étaient écrites noir sur blanc. Vu que son adrénaline et ses émotions avaient joué au yoyo toute la matinée, ma copine s’est quand-même donnée deux jours pour le signer son contrat…
Journée particulière ? Ça, c’est ce qu’on peut appeler du lundi matin non ?
ça vous est déjà arrivé à vous, un truc pareil ?
Très franchement j’aimerais bien que cela m’arrive mais je ne crois plus au chasseur de tête providentiel !
Bon ton billet me redonne de l’espoir…
Bien dit ! Des réalités comme celles-ci existent encore, ça fait du bien ! Je prie depuis ce matin pour qu’un chasseur vienne me trouver aussi, y’a une grosse araignée dans ma chambre-à-coucher, s’il pouvait venir chasser sa sale tête ce serait chouette… Bon dimanche Scénario anticrise 🙂
je confirme que c est vrai cette histoire.…. et en plus dans l histoire j’ai presque trouve le job qui me convenait… comme quoi il faut savoir etre patient, mais le
coup de bol existe!!!
Merci pour ton message. On te souhaite plein de belles choses dans ton nouveau job ! C’est génial ce qui t’es arrivé et merci d’avoir partagé ton histoire avec nous. Tu vois, tu redonnes de l’espoir ! A bientôt, bises